D’abord dénommé “Le Serre” (petite colline), puis “Saint-Léger” au Moyen-Âge et “Léger-les-Bois” lors de la révolution française, la commune acquiert son nom actuel en 1936 en référence à la forêt de “miaouzes” qui la couvrait. En 1921, un incendie détruisit 14 maisons aux toit de chaume, le village fut alors en partie reconstruit.
L’ÉGLISE
Ce sont les moines bénédictins de Saint-André de Gap, rattachés à l’ordre de Cluny, qui, au début du XIème siècle, fondent le prieuré de “Saint-Léger” avec son église et sa communauté, en mémoire à l’Évêque d’Autun, Monseigneur Léger, martyrisé au VIIème siècle. A cette époque, il forme, avec Ancelle, le mandement de Faudon et fait partie du comté de Provence.
Entre 1810 et 1870, l’église est reconstruite ainsi que le presbytère (en lieu et place de la mairie actuelle).
Pour parer à l’éventuelle confiscation de l’église (1905) et assurer un lieu de culte, Antonin de Prunières fit bâtir la petite chapelle attenante au cimetière.
L’histoire raconte qu’en 1882, MME ROUSSEL, habitante du village, aurait proposé au curé, Pierre Blanc, 10000 francs pour avoir enfin un beau et haut clocher, digne de la paroisse! Il faudra trois ans de dur labeur pour que les cinq ouvriers, tailleurs de pierre, et l’ensemble des paroissiens finissent le clocher dont les fondations reposeraient à plusieurs mètres de profondeur sur un socle de 5 m2 et de 1,90 m d’épaisseur! Il se dit aussi que c’est le curé qui, du haut de sa chaire, assurait la maîtrise d’œuvre pendant la messe dominicale en répartissant les tâches de chacun.
Un bon observateur remarquera la flèche brisée. Réalisée deux phases par manque de moyens pécuniaires, la flèche finira d’être bâtie dans les proportions plus adaptées à la tour du château voisin.
Le clocher de 36 m est surmonté d’une croix “taillée dans une seule pierre” qui ferait 4 m de hauteur!
Il abrite également une cloche de l’ancienne église sur laquelle on lit une inscription: XPS REX VENIT IN PACE DEUS OMO FACTUS EST (le Christ roi vient en paix et Dieu s’est fait homme). Cette cloche est datée de 1482 ce qui en fait une des plus anciennes du département (la plupart ont été fondues à la révolution).
LE CHÂTEAU
Le château de Saint-Léger-les-Mélèzes en impose par sa muraille et ses tours d’angle. Témoin de l’histoire de la commune, il est inscrit sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques par l’Architecte des Bâtiments de France comme monument historique depuis le 13 janvier 1997.
Comme beaucoup de monuments de ce type, l’apparence actuelle du château est le fruit de nombreuses transformations de la part de ses propriétaires successifs.
Les origines du château remontent au XIVe siècle lorsque les moines clunisiens entreprirent d’évangéliser le Champsaur en construisant de nombreux édifices religieux. A Saint-Léger-les-Mélèzes, un prieuré vit alors le jour à l’emplacement de l’actuel château. Mais, dès le XVe siècle, c’est de maison forte et de château dont il est question dans les textes de l’époque.
En 1612, Charles Salomon, alors évêque de Gap et fils du seigneur local, restaure et renforce le château afin de se protéger d’éventuelles attaques de la part des protestants durant les guerres de religion. Une solide enceinte, deux corps de logis carrés ainsi que deux tours d’angle aux toitures pointues viennent alors étoffer cet édifice quadrilatéral. Au dessus du portail monumental, les armoiries de Charles Salomon, un cerf et trois roses, trônent toujours sur la pierre et ce depuis 400 ans. Le style militaire du Duc de Lesdiguières est visible sur cet édifice, l’évêque de Gap et lui-même étant cousins, il semble que les travaux aient été faits conjointement, du moins en partie.
Finalement, aucun des équipements défensifs du château ne servit réellement. Jardin, four à pain et moulin, en revanche, en firent une résidence agréable et rentable pour Charles Salomon qui y termina ses jours.
Visible depuis la route, c’est un domaine privé non accessible au public. Le famille BROCHIER en est propriétaire depuis 1801.
LE FOUR COMMUNAL
La commune de Saint-Léger-les-Mélèzes disposait d’un four banal depuis des temps immémoriaux. Il était situé au centre du village, sur l’emplacement de l’actuel rond-point. Pour faciliter la circulation avec la mise en place d’un rond-point, la municipalité a décidé en 1994, de raser le vieux four pour en reconstruire un autre dans le jardin public.
Aujourd’hui, le four fonctionne deux à trois fois par an pour des évènements locaux.
Le four actuel date de 1995. Il s’agit d’un bâtiment de plan rectangulaire, composé d’un côté de sanitaires publics et de l’autre, du fournil et du four. Les mûrs sont en béton, avec un parement de pierres en façade et enduit sur les faces latérales et le pignon nord-est. On pénètre dans le fournil par une large porte en bois à deux battants, ouverte dans le pignon sud-ouest. En outre, la porte est surmontée d’un œil de bœuf et une petite ouverture carrée apporte de la lumière dans les sanitaires. Le fournil est éclairé grâce à deux petites baies, percées dans le mur latéral sud. L’édifice est couvert d’une charpente en bois à deux pans recouverte de lauzes. A l’intérieur, le four est circulaire et la voûte est en coupole. La sole est constituée de dalles réfractaires, reposant sur une chape de béton. L’encadrement de la bouche d’enfournement forme un arc cintré.